Un premier petit trajet de 5h, histoire de se mettre en jambe, pour rejoindre Gilgit et son ancestral pont suspendu…
Puis, dans la foulée, le vrai trajet... Celui de 22 heures de bus -et 2 crevaisons- pour parcourir les 500 derniers kilomètres de la Karakorum Highway serpentant le long de l'Indus (de plus en plus puissant), et rejoindre Islamabad dans la plaine.
Il faut bien avouer qu'au bout de tant d'heures de voyage, secoués jusqu'au bout, le paysage de la mythique route ne nous impressionne plus autant… Ce qui ne nous empêche pas, néanmoins, de continuer à lorgner par la fenêtre, toujours à l'affût des «camions - fête foraine» de plus en plus nombreux, et ravis de découvrir nos premières réelles villes/bourgades pakistanaises, leur faune, leurs couleurs, leur allure… certainement plus caractéristiques du pays en général, que les quelques paisibles villages de montagne rencontrés jusque là.
Trafic, poussière, deux-roues, klaxons, camions de poules, rickshaws, boui-bouis noirs de suie fleurant bon la vieille friture, caniveaux douteux et «parfumés», échoppes de bric et de broc débordant sur la route, montreur de pélican (!!), ligne interminable de vendeurs de ventilos… on a déjà l'impression de toucher un peu l'Inde du doigt, certainement en moins coloré (moindre usage de couleurs flashi, et surtout, moins de femmes dans les rues ici).

Apercevons également nos premiers policiers, militaires et barrages… La vie ne semble pas tout à fait la même par ici.
Nous n'en souffrirons pas encore trop ici, rapidement accueillis par Shanewas, ce jeune pakistanais qui nous avait si gentiment conduits jusqu'à Karimabad après avoir passé la frontière chinoise avec nous.
Gloups… si toutes les riches familles au pouvoir sont sur le même mode, quel avenir pour le pays?
Shanewas, nous présente aussi quelques uns de ses collègues «businessman», bien sympas, et, s
Et surtout, il nous présente sa famille, d'origine Pachtoune, formidablement accueillante (au point qu'ils auront même du mal à nous laisser repartir), qui nous ouvrira généreusement sa table, sa maison, et, Ô joie, son unique chambre climatisée!

2 jours à nous faire gâter, abreuver de çays et gaver de mangues juteuses ou de beignets bien gras, par sa maman Shah Jahan, qui nous couve comme ses propres poussins, nous embrasse comme du bon pain, nous sort les albums photos, et surtout tous les interminables DVD des mariages de la famille (filmés en plan fixe pendant des heures…).
2 jours un peu hors du temps, à papoter longuement, dans le bruit assourdissant des ventilos…

Avec le très dynamique Farukh (son mari) qui, travaillant pour une ONG très active ici (Catholic Relief Services), nous en apprend énormément sur la situation actuelle du pays :
- Sur le sort des habitants de la Vallée du Swat qui fuient la zone,
- Sur l'année 2008, d'après lui, beaucoup plus «rocking» (en termes de menaces terroristes) que cette année 2009 jugée ici plus sous-contrôle,
- Ou encore sur cette inconfortable position sandwich entre l'Inde, l'Iran, l'Afghanistan… qui met depuis toujours le pays en plein cœur des enjeux et des conflits des puissances étrangères. Selon lui, le même Pakistan, placé n'importe où ailleurs sur le globe, serait le plus beau pays du monde!
Des adieux chaleureux, et des promesses de revenir un jour, Inch' Allah!
Puis, quelques heures de bus supplémentaires, pour rejoindre la très historique Lahore…
Là, changement de décor complet, en atterrissant dans la fournaise du Regale Internet Inn, le repaire de backpackers de la ville. Vieil immeuble de briques dans un quartier populaire, boxes surchauffés sous les toits, vagues ventilos aux allures de moulins de Don Quichotte, tant l'air brûlant qu'ils brassent reste sans effet (on se demande même s'ils ne viennent pas sournoisement nous réchauffer!)… Conversations à 2 de tension sous le micro haut-vent du toit terrasse où tous les pensionnaires se retrouvent immanquablement, en quête du moindre brin d'air.
Activités favorites :
- les douches!… même si l'eau n'est jamais vraiment froide, même si la salle de bain commune est sordide… simplement pour la très éphémère illusion de froid qui vous saisit lorsque vous en ressortez sans vous être séché… L'extase!
- la lessive à la main… que l'on a jamais été aussi heureux de faire, pour le seul plaisir de patouiller dans la flotte.

Courageusement, nous nous extirpons de cette langueur pour aller découvrir la ville - tant qu'à crever de chaleur même à l'abri sans rien faire, autant sortir et faire quelque chose!

Parcourons à pied le labyrinthe des ruelles de la vieille ville, surchargées et cradingues, mais Ô combien animées, colorées, joyeuses et accueillantes!… pour aller déjeuner sur la terrasse d'un somptueux Havilis (ces anciennes demeures traditionnelles des riches marchands Indiens et Pakistanais) surplombant la majestueuse mosquée Badshahi, avant de visiter l'imposant fort Moghol Shahi Quila.

Ainsi se conclura, chaudement et «historiquement», notre découverte d'un Pakistan superbe et formidablement accueillant et convivial, qui nous a semblé, pour la partie que nous en avons visitée, plus souffrir de cette image internationale ternie que de la réalité des conflits régionaux qui agitent certaines zones frontalières.
SUPER ton carnet de Voyage, j'adoooore (j'ai mis un lien ami sur mon blog, dis moi si ça te gêne ?) Amitié Chantal
RépondreSupprimerBonjour, je suis moi meme d'origine pakistanaise vivant en france mais je retourne au pakistan chaque année et je trouve vos description PARFAITE , parce qu'a ecouter les medias on croiserait des terroristes a tout les coins de rue qu'il n'y aurait que la misere !.En tout cas sa m'a rapelé des souvenir votre carnet ! :-)
RépondreSupprimerMoi aussi je suis d'origine pakistanaise Et j'aimerais te dire Merci pour avoir publié cet article en parlant autrement du pakistant qu'un pays dangereux et terroriste ! :)
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