dimanche 7 juin 2009

Premiers pas Pakistanais… Une très belle surprise

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Après une petite semaine de pause entre Ouigours et Hans à Kashgar, nous avons repris la route, et pas n'importe laquelle… La fameuse Karakoram Highway (ou KKH) !

Suivant l'un des tracés de la très ancienne Route de la Soie, serpentant périlleusement entre rivières tortueuses, falaises à pic et certains des plus hauts sommets de la planète, elle fut ouverte en 1978, après plus de 10 années de pénibles et titanesques travaux, offrant alors une voie de communication «carrossable» entre le sous -continent Indien d'une part, et la Chine et les pays d'Asie Centrale d'autre part.


Nous voilà donc partis pour parcourir, en plusieurs étapes, 1200km dans les montagnes, entre Kashgar et Islamabad.


La partie chinoise de ce long serpentin est plutôt courte, et… confortable!


Une journée de route asphaltée sous un ciel brumeux, camouflant un peu la beauté d'un paysage encore une fois spectaculaire (relief tourmenté et gorges étroites aux teintes rouge sombre, plates étendues infinies truffées de gros yacks tranquilles, immenses dunes de sable, eaux turquoises du lac Karakul…),


Une courte nuit au village frontière de Tashkurgan,
Des heures d'attente au poste de douane au milieu d'une foule indisciplinée de chinois bruyants, crachant et surchargés,
Une demi-douzaine de contrôles strictement orchestrés,
Nous voilà déjà sortis de Chine!



Un No-mans-land de 140km,
Un bus couchettes (!) à l'atmosphère chargée,
Un col à 4693 mètres, le Khunjerab Pass,
Et la découverte de la réelle KKH…

C'est en effet ici que l'on quitte l'asphalte, pour suivre désormais une piste défoncée, s'enfonçant progressivement dans des paysages verticaux, au fond de gorges vertigineuses, ne laissant parfois la place qu'à un tumultueux torrent et notre petite route qui s'effrite. Il est rare de réussir à parcourir plus de 500m sans avoir à freiner brusquement pour traverser ce que l'on cesse déjà d'appeler nid-de-poule (les proportions ne sont plus les même ici), ou contourner ce morceaux de falaise de 5 tonnes et sa traîne de caillasse fraîchement dégringolés de la paroi juste au dessus… Nous nous adaptons donc à cette nouvelle vitesse de croisière de 20km/h, finalement tout à fait idéale pour profiter d'un décor chaque instant plus éblouissant, et épargner l'armée innombrable de travailleurs (généralement chinois) qui, tels des Sisyphes du BTP, dégagent et consolident chaque jour, dans des conditions incroyablement rudes, cette route qui ne sera jamais terminée. (voilà une région où les emplois ne manqueront pas).


Ainsi pénétrons nous au Pakistan.
Si la route est rude et difficile, l'atmosphère, elle, s'annonce bien vite extrêmement légère et chaleureuse. Dès les premiers postes de contrôle, puis bientôt à Sost, notre premier village pakistanais, de larges sourires francs et bienveillants, un même salut cordial et respectueux.
Disparue la nuée de taxi drivers arnaqueurs sautant traditionnellement sur la cible trop facile du nouvel arrivant… Ici, c'est à peine si un petit homme en Penjabi traditionnel ose timidement vous aborder pour proposer ses services.
Bonheur de pouvoir ainsi goûter tout en douceur aux nouvelles saveurs d'un pays (surtout lorsqu'il se montre si nouveau - ce n'est pas pour rien que l'on nomme cette région «sous-continent», c'est vraiment un monde à part).


Tranquillement, on prend le temps de regarder autour de soi… de s'extasier devant nos premiers camions Paki multicolores, ornés -surchargés- en véritables œuvres d'art, qui font l'orgueil de leurs propriétaires… d'admirer les fières tenues des hommes du pays… de s'émouvoir de tant d'attention et de gentillesse…

Puis on se laisse guider… par Shewas et Shanewas, deux sympathiques cousins d'une trentaine d'années (l'un d'Islamabad, l'autre de Lahore), rencontrés dans le bus. Avec eux, nous nous régalons d'un premier savoureux repas pakistanais, qu'ils nous offrent, avant de monter dans leur voiture flambant neuve pour poursuivre sur cette tumultueuse KKH et nous enfoncer avec confiance et grand enthousiasme dans ce pays si méconnu.
Au fur et à mesure de notre descente, la lumière dorée du jour qui baisse vient illuminer somptueusement le relief de plus en plus spectaculaire qui nous entoure, laissant déjà apparaître les neiges scintillantes de quelques uns de ces sommets qui font le toit du monde…


Comme nous l'avait écrit Tanguy, rencontré à Téhéran en mars, et en avance de quelques semaines sur notre parcours : Le Pakistan, c'est l'autre très belle surprise de ce voyage, avec l'Iran!


Nos premiers pas jusqu'ici lui donneront raison.

1 commentaire:

  1. On se regale ! Vos photos de Kashgar et de la Karakoram Highway sont magnifiques. On a un peu le vertige, on admire les camions pakistanais. Quant au film que vous avez fait pour Laeti et qui etait sur le blog de Thibaut, ca nous a fait pleurer comme des madeleines. Trop beau...
    On vous embrasse fort,
    Diane et Sharon

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