samedi 30 mai 2009

Dernières étapes Kyrgyzes

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En route vers la frontière chinoise, une dernière étape citadine, Osh, deuxième ville du pays… celle la même qui avait très brièvement accueilli nos premiers pas au Kyrgyzstan quelques 3 semaines plus tôt.
Nous y retrouvons immédiatement nos marques, guidant facilement notre chauffeur tout droit vers les petites barres HLM abritant la drôle de Osh-Guesthouse

Au dernier étage d'un bloc, un vieil appartement décrépi de 70m², avec des lits dans tous les sens, un ordinateur, une cuisine (pour se faire de bons petits plats maison), et une salle de bain microscopique (dont la faible lumière évite de discerner trop précisément les couleurs des surfaces douteuses…).


Parfois plus d'eau dans l'immeuble pendant 1 jour… Le lendemain, coupure d'électricité dans tout le quartier… Mais toujours, la grande gentillesse et l'ultra disponibilité de Danyar, le jeune patron de la maison, et de sa petite équipe, pour faciliter la vie des voyageurs qui arrivent et repartent chaque jour pour aller passer les hauts cols des frontières Tadjike et Chinoise voisines (ou presque… quelques 12h de piste encore à parcourir, au minimum).

La fermeture inopinée de la frontière Chinoise à la date prévue de notre passage, nous y retiendra finalement quelques jours de plus. Et c'est un peu comme chez nous que nous nous installons, cuisinant nos repas à la maison, allant même parfois jusqu'à assurer l'accueil des nouveaux arrivants du jour.
De là, nous profitons de la ville. Plus traditionnelle et conservatrice, elle est bien loin d'offrir les même distractions que Bichkek (inutile, par exemple, d'espérer trouver un petit bar tendance, ou autre chose qu'une chai-khané servant de la graisse de mouton pour l'anniversaire d'Isa); ce qui ne nous empêche pas pour autant de nous y plaire.

Retenons particulièrement :

- Le bazar

... qui fut l'un des très hauts-lieux de commerce de la route de la Soie en son temps, gigantesque, occupant tout un quartier de la ville, en plein air, à cheval sur la rivière… fouillis, tortueux, coloré, traditionnel, accueillant, beau, léger, incroyablement bien achalandé en tout et n'importe quoi… on s'y perd volontiers, à l'ombre des échoppes et des auvents multicolores alors que le soleil et la chaleur s'abattent lourdement sur la ville, ressortant tout contents, les bras chargés de victuailles pour la prochaine tambouille maison dont on se réjouit déjà…

- La statue de Lénine… Immense, fière, qui semble ici toujours respectée, debout à l'orée du parc… C'est tout de même impressionnant!

- Les allées ombragées et animées du parc Navoï,

avec ses airs de kermesse de fin d'année, que jeunes et vieux ont envahies en ces premiers jours de vacances (ça commence tôt ici!). Manèges mécaniques, ballons, glaces, chachliks grillant sur les braises, stands de tir-au-ballon, concours bruyants de karaoké, batailles d'eau endiablées dans les fontaines… Sous les arbres, brochette de joueurs d'échec ou backgammon, concentrés, entourés de badauds….ou, un peu plus loin une spectaculaire partie de Upaï, ce jeu à base d'os de moutons que nous avions pris, de loin, pour une partie de pétanque…


Légèreté, rires, détente… un air joyeux de grandes vacances qui donne le sourire.

Plus de sobriété en quittant Osh vers le Sud, en direction de la Chine, celle du haut plateau de l'Alaï, à 3600m d'altitude… Immense étendue d'herbes rases, balayées par les vents puissants descendant des massives montagnes encore entièrement couvertes de neige qui nous entourent.


Nous sommes à Sary-Moghul, au pied du Pic Lénine, ce fameux «7000» (7134m exactement) réputé pour être le plus accessible de ces géants (même à nous!), et qui nous donne bien quelques envies de revenir un jour pour un séjour plus sportif…


Pour l'heure, nous nous contentons d'en admirer, depuis le bas, ce que la danse des nuages veut bien laisser apparaître (au final, nous aurons certainement vu tous les morceaux, mais jamais en même temps!), et grimpons plus modestement à travers les alpages conduisant au Col de Gyptik, qui lui fait face.


Longue, régulière et agréable montée dans un paysage bien plus «chauve» que ce que nous avions pu voir dans la vallée d'Altyn Arachan. Nous sommes bien plus haut, rien, à part l'herbe rase, ne pousse vraiment ici… (et le bois est d'ailleurs remplacé par les galettes de Tezek, ces bouses d'animaux scrupuleusement collectionnées et séchées afin de pouvoir se chauffer et cuisiner).


Retrouvons moutons, chèvres et chevaux batifolant en grande liberté, mais également, ici, de bons gros yaks tout poilus, et une multitude de petites marmottes dorées, jouant malicieusement à cache-cache avec notre objectif…

Traversées à cheval des eaux tumultueuses des torrents (pas de ponts ici), agrippés à notre guide Hamid, quelques instants installés derrière lui à même la croupe toute tiède de sa monture…



Silence et sérénité de ces hauts-alpages isolés, névés bloquant notre route, pauses chai, lipiochka et lait de yak au bord du ruisseau, ou chez l'habitant, toujours aussi hospitalier malgré d'apparentes rudes conditions de vie… Nous leur donnons nos 2 pommes, qui semblent faire une joie en ces terres désertes, et redescendons, soûlés de vent, retrouver la chaleureuse petite cahute de notre hôte Umar, au village.


De là, nous reprenons déjà la route pour le village voisin de Sary Tach, afin de dormir au plus près de la frontière chinoise, dont le passage est prévu au plus tôt le lendemain matin.
Les paysages sont grandioses…

Pour voir le panoramique en grand, cliquez sur l'image

La route vers la Chine s'annonce magnifique.

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