vendredi 26 juin 2009

Amritsar, magique entrée en Inde

.

Dernier passage de frontière terrestre de ce beau périple: le poste Wagah-Attari, unique point de passage entre l'Inde et le Pakistan… Tout beau tout propre, avec ses bas-côté fleuris et ses folkloriques cérémonies de clôture, célébrant l'amitié Indo-Pakistanaise, rassemblant chaque soir, chacun de son côté, badauds et touristes des deux pays dans la joie et la bonne humeur.

Côté Indien, ce sont de grands colosses aux turbans impeccables qui nous accueillent… Nous entrons dans le pays par l'état du Penjab, la terre des Sikhs, cette imposante communauté (ils sont 20 millions en Inde), qui a su, ici, se faire une solide place entre Hindous et Musulmans. Créé au XVème siècle par Guru Nanak Sahib, s'appuyant sur une observation approfondie des principaux courants religieux préexistants en Asie, le Sikhisme est, pour beaucoup, l'une des religions les plus abouties et les plus adaptées à la vie moderne, prônant de fortes valeurs d'égalité, de tolérance, de fraternité, de service, d'honnêteté, de rigueur et d'optimisme, incitant chacun à mener une vie simple, active -étrangère à toute léthargie, et responsable, en «bon père de famille»….

Pour nous, un vrai nouveau monde à découvrir…

30 petits kilomètres en rickshaw et nous pénétrons dans Amritsar, leur ville Sainte…
D'abord les avenues, le trafic, les rickshaws à moteur, les vélos-rickshaws, les taxis, les camions, les gaz d'échappement, le bruit, les klaxons permanents, les carrefours anarchiques…


Et puis le centre, la vieille ville, les ruelles tortueuses, les bouchons de piétons/vaches/vélos, les échoppes en tous genres, tout de bric et de broc, les vendeurs de çay, de pani-puri, de bindis, de biscuits ou d'abonnements téléphoniques… les boutiques de tissus chamarrés, brodés, dorés… Les charrettes de lichis, de mangues, de bananes… La foule dense, mouvante, bruyante, désordonnée, souriante, occupée… long et magnifique défilé, dont jamais l'on ne se lasse, envahissant à toute heure la moitié de la chaussée, coloré, archi-coloré!… Bref, une ville indienne…
(certains se diront qu'ils ont déjà lu cela quelque part).


Au cœur de cette vie qui passe et nous éblouit, des turbans… 10, 20, 100... palette infinie de couleurs éclatantes, coiffant de fiers visages aux barbes impeccablement entretenues,
de vieux sages en manteaux bleu indigo, ceinturés de cuir, portant ostensiblement la dague d'argent du fidèle Sikh accompli…
Tous superbes, beaux, impressionnants.

Il ne sera pas difficile de trouver le cœur de la ville, autour duquel tout, ici, respire… On se laisse emporter par le flux coloré, et l'on se retrouve bientôt aux portes du Gurudwara Sri Harmandir Sahib… lieu saint parmi tous pour les Sikhs du monde entier.


Là, comme tout le monde, on se déchausse, on se couvre la tête d'une simple dupatta ou d'un turban improvisé, et l'on franchit, pour se purifier, les larges bassins de marbre remplis d'eau claire, pour pénétrer enfin dans le sanctuaire, sous le regard vigilant d'impressionnants gardiens portant turban, haute lance et long manteau couleur safran.
Spectacle grandiose, du haut des marches… Le Golden Temple, tout de marbre, de cuivre et d'or, qui semble comme flotter au centre de l'Amrit Sarovar, cet immense «Bassin au Nectar», qui donna son nom à la ville, tout entouré de marbre et d'arcades d'un blanc éclatant où fidèles et visiteurs déambulent dans un défilé magique de couleurs.


Au son du tabla et des textes du Livre Saint chantés à toute heure du jour dans le Golden Temple, et diffusés dans tout le sanctuaire, les uns prient et se prosternent, font leurs ablutions sous les longues branches d'un arbre sacré, ou méditent paisiblement au bord de l'eau. Les autres se promènent joyeusement en famille, discutent ou font la sieste à l'ombre fraiche des arcades. D'autres, encore, attendent patiemment, sous le dais clair de la longue passerelle, pour pénétrer à leur tour au cœur du Golden Temple, faire leurs offrandes et se recueillir devant le Livre Saint.


Spectacle éclatant, envoutant, émouvant, de cette foule à la fois joyeuse et recueillie, légère, sereine.


Tous ceux que nous rencontrons, hommes, femmes, jeunes, vieux, semblent partager ce même plaisir, ce même enthousiasme à visiter ce lieu… que ce soit pour la première ou pour la centième fois. Tout au long de leur vie, dès qu'ils le peuvent, tous les mois ou toutes les semaines pour le plus proches, ils y viennent et reviennent… Ils y prient, ils y chantent, ils s'y reposent, ils y rencontrent, ils y dorment, ils y vivent (pas plus de 3 jours consécutifs).

Sur la base des dons et d'un impressionnant bénévolat des fidèles, le Gurudwara loge et nourrit chaque jour tous ceux qui se présentent, quelle que soit leur origine, leur religion, ou leur statut (fidèles comme touristes).
C'est ainsi que, dès le soir de notre arrivée, entrainés par un jeune Sikh en visite, nous nous retrouvons pris dans le flot du "Langar" (la cuisine communautaire), bientôt pourvus d'une cuillère, d'une assiette et d'une coupelle en métal, pour aller nous assoir dans l'une de ces immenses salles ventilées, au bout de l'une des dizaines de rangées de «dineurs» parfaitement alignés, assis en tailleur sur le sol, et déguster dahl, semoule et chapatis, que les bénévoles, jeunes et vieux, distribuent à une vitesse folle.


Flot incessant, parfaitement cadencé, sans que personne ne soit ni pressé ni ralenti… Une rangée à peine vidée, le sol est immédiatement nettoyé, et le défilé continue pour la prochaine…
Chacun ressort avec sa dinette, méthodiquement collectée à la vitesse de l'éclair pour être traitée «en live» par l'extraordinaire lave-vaisselle humain d'une centaine de joyeux bénévoles…


Rien n'est calculé, rien n'est planifié, ni le nombre de convives, ni le nombre de bénévoles… La machine tourne, et sert chaque jour jusqu'à 40.000 personnes avec une efficacité incroyable.


Eberlués, fascinés, amusés, nous finissons notre «tour de la chaine» par la coupelle de çay, que l'on sirote assis parterre sous un préau, entourés d'une foule de sikhs souriants et dynamiques, toujours ravis de rencontrer des étrangers, les accueillir, les connaitre, faire partager leur religion, leur enthousiasme…

Les uns nous compteront leurs traditions, leurs valeurs et leurs rituels, les autres rappelleront gravement et avec rancœur les tristes événements de 1984 avec cette attaque du Temple d'Or ordonnée par Indira Ghandi pour éradiquer un mouvement extrémiste Sikh (ce qui conduira à son assassinat par ses gardes du corps d'origine Sikh), d'autres encore nous feront visiter telle partie du Gurudwara, tous démontrant ce même entrain et cette même joie profonde de revenir chaque fois en ces lieux…


Nous aussi, nous y reviendrons plus d'une fois, pendant ces quelques jours à Amritsar, ravis, après de longues heures de poussière et de chaleur dans les folles rues de la ville, de retrouver la pureté et la sérénité du Golden Temple dans la lumière dorée du soir qui magnifie tout et tout le monde, de marcher tranquillement sur le marbre tiède, de s'assoir au bord de l'eau ou au beau milieu d'une vaste esplanade blanche, à contempler la vie du Gurudwara, à deviser gaiement avec tel fidèle passionné…


... ou, lorsque la lune est déjà bien haut dans le ciel, d'assister, avant de rentrer nous coucher, au «rangement» du Livre Saint, spectaculaire cérémonie aussi vibrante que désordonnée, qui vient clôturer chaque journée.


Une magnifique introduction dans ce nouveau pays - et dernier dans notre périple- qu'est l'Inde!

4 commentaires:

  1. superbes toutes ces images colorées. J'ai bien aimé le film sur la vaisselle ! Le golden temple est impressionnant, tout ça donne bien envie de vous rejoindre ! Profitez bien de vos derniers semaines !

    RépondreSupprimer
  2. oui superbes photos !
    Bravo à toi
    A+

    RépondreSupprimer

  3. It’s very good blog! For sharing content and such nice information for me. I hope you will share some more content about. Please keep sharing!pillow cover

    RépondreSupprimer